C'est fait, j'ai avalé le deuxième épisode des aventures d'Harry Potter. Le même suspense, autant de rythmes et d'intérêt que dans l'école des sorciers. En fait, il me semble que l'auteur utilise les mêmes ficelles. L'identification et l'introjection fonctionnent à fond, et la même trame est utilisée ; une force mystérieuse doit être combattue, Harry Potter rencontre les mêmes injustices mais il va encore gagner. Ce qui fait la différence, c'est le niveau.
Dès le premier chapitre le clivage entre Harry Potter et sa famille d'accueil s'accentue, ce qui renforce son amitié pour Ron. Le niveau scolaire s'élève et l'initiation se poursuit avec J'apprentissage des sortilèges, potions magiques, etc. La Magie Blanche est présentée comme le bien et la Magie Notre comme le mal. Il faut épurer le monde de la magie des pratiques occultes de la Magie Noire, pour le bien de tous. L'école de Poudlard enseigne comment utiliser les pouvoirs de la Magie Blanche pour vaincre ceux de la Magie Noire.
La puissance des ennemis d'Harry Potter est plus grande que dans le premier volume. Il y a cette fois des victimes qui sont statufiées et la soeur de Ron échappe de justesse à la mort, grâce au courage d'Harry Potter et aux pouvoirs qui lui sont transmis.
Voldemort agit également plus puissamment. Il n'utilise plus de corps mais l'âme. Il est appelé "Seigneur des ténèbres" (60).
L'action des sorciers dans le monde des moldus est démontrée. (47).
L'ordre de Merlin réapparaît (111).
Les désobéissances, même si elles n'ont pas de conséquences positives, ne sont toujours pas sanctionnées. (141, 170... ).
Harry Potter est présenté par un elfe comme un sauveur
« ... Harry Potter a survécu et le pouvoir du Seigneur des ténèbres a été brisé. Ce fut une aube nouvelle... Harry Potter brillait comme une flamme d'espérance... » (190, 191).
Harry Potter découvre un nouveau pouvoir, très rare :
« - Un Fourchelang ! Répéta Ron ! Tu parles le langage des serpents! » (209).
Une langue qui ne s'apprend pas, qu'Harry Potter parle sans s'en rendre compte, qui lui permet de dialoguer avec les serpents et fait de lui un être d'exception ;
« ... Fourchelang, il n y a que les adeptes de la Magie Noire qui en sont capables... » (212).
Ce don le fait rejeter par nombre de ses pairs qui le craignent. Harry Potter découvre qu'il a des pouvoirs occultes, de Magie Noire. Tout n'est pas simple, et Dumbledore de lui dire:
« ... Ce sont nos choix, Harry Potter, qui montrent ce que nous sommes vraiment, beaucoup plus que nos attitudes. » (352).
Il ne s'agit pas du choix entre bien et mal, mais du choix d'utiliser les pouvoirs ou non, quand et comment...
Surprise! page 256, les professeurs sorciers chantent des cantiques, le soir de Noël! Comme si l'un et l'autre pouvaient être compatibles.
L'ennemi qu'Harry Potter doit combattre et qui terrorise toute l'école n'est autre qu'un « Basilic » le « Roi des Serpents ». (305). Le combat se déroule « ...bien loin au-dessous... » (317) dans les profondeurs du sous-sol. Harry Potter y accède par des canalisations.
Voldemort agit à travers l'âme de Ginny,
« -j'ai toujours eu le don de séduire les gens dont j'avais besoin. Alors Ginny m'a ouvert son âme... Ses peurs les plus profondes, ses secrets les plus obscurs me donnaient de la force, de plus en plus de force. J'ai senti grandir en moi un pouvoir infiniment plus grand... Un pouvoir suffisant ... pour déverser un peu de mon âme dans la sienne ... » (326).
« ... elle ne savait pas ce qu'elle faisait... » (327),
« ... il ne reste plus beaucoup d'énergie vitale en elle : elle en a trop mis... en moi. Suffisamment... pour me permettre ... de reprendre une existence autonome... » 330)
N'est-ce pas là ce que dans la culture judéo-chrétienne nous appelons «possession démoniaque»? A la différence que Ginny n'a pas vraiment eu le choix.
La possesion démoniaque n'est pas absente, elle est vulgarisée / banalisée. (c'est la copine de Harry qui est possédée).
Harry Potter apprend que sa mère s'est sacrifiée, pour «conjurer le sort» (334).
La fin du livre est troublante. Harry Potter se découvre d'étranges ressemblances avec Voldemort, l'ennemi à vaincre :
les deux ont du sang moldu.
ils sont orphelins, élevés par des moldus.
ils parlent Fourchelang. « - Si tu parles Fourchelang, Harry Potter, dit Dumbledore... C'est parce que Lord Voldemort... le parlait également. A moins que je me trompe, il t'a transmis certains de ses pouvoirs le soir où il t'a fait cette cicatrice. Bien sûr, ce n'était pas du tout son intention... -Voldemort m'a transmis un peu de lui-même? dit Harry Potter, atterré. » (35 1)